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mardi 28 août 2012

Jean-Marie Bigard

 


Passons dans notre cher été des comiques du facile au plus difficile, du gentil au plus méchant, des années 60 aux années 90 à savoir de Fernand Raynaud à Jean-Marie Bigard, deux hommes aux personnalités bien distinctes mais qui ont régné chacun sur leurs décennies. La carrière de Bigard démarre véritablement en 1988 et sa verve comique ne s'est plus tue depuis. Ainsi ses spectacles se sont succédé récoltant immanquablement un succès énorme et battant des records d'affluence comme, par exemple, Bigard met le paquet réunissant 13.000 spectateurs à la dernière à Bercy ou encore Des animaux et des hommes avec son apogée final en juin 2004 devant 52.000 spectateurs au Stade de France. Une prouesse habituellement réservée aux vedettes du sport ou de la chanson mais Bigard est un comique à part. À part et aussi polémique puisque certains de ses sketchs ou interventions publiques ont parfois provoqué la controverse à tel point que le brave Bigard a été souvent taxé de "grande gueule", grossière et vulgaire et même carrément de facho. C'est souvent le prix à payer quand on ne suit pas les chemins du politiquement correct. Quoi qu'il en soit, le diablogueur vous propose deux de ses sketchs les plus célèbres qui sont aussi parmi les plus suaves et faciles de sa carrière. Joyeuse rigolade avec le texte en prime. 
 
 
La chauve-souris
 



J'ai entendu à la radio ce matin. On a une chance sur dix millions de se faire mordre par une chauve-souris enragée. Il faut quand même savoir qu'il y a un gars qui s'est cassé le cul pendant des mois et des mois, avec du matériel et tout, pour arriver à la conclusion suivante. On a une chance sur dix millions de se faire mordre par une chauve-souris enragée. Ben oui parce que, moi, je ne suis pas curieux mais je voudrais quand même bien savoir comment il a fait, le gars, pour déterminer qu'on avait tous, en moyenne, une chance sur dix millions de se faire mordre. Ben oui, parce que ... admettons que le gars soit très copain avec une bande de chauves-souris enragées. Il les connaît depuis longtemps, il les a déjà dépannées quand elles étaient dans la merde et tu vois, elles lui doivent tout, elles ne lui cachent rien ... Mais bon ... Moi je dis que c'est un peu facile de foutre les jetons à tout le monde avec finalement la seule chance qu'on a de se faire mordre, en occultant volontairement, excusez-moi du peu, les 9.999.999 autres chances qu'on a de ne pas se faire mordre. Donc, de ne pas mourir dans d'atroces souffrances... Ben oui, parce que, moi, tu vois, j'habite dans le dixième. Bon, déjà, le dixième, c'est un quartier question chauve-souris qui est assez tranquille, il faut le reconnaître ... Si, si, si, c'est tranquille. En plus, j'habite au cinquième sans ascenseur, je vais te dire, j'ai un code à la porte en bas et un interphone. Alors, je vais te dire, la chauve-souris, elle peut toujours se pointer, tu vois! Bon, mais admettons ... arrive une chauve-souris ... enragée! Elle est là, elle bave. "Argglbrrll...!" Hop !!! Elle se met à trifouiller mon code. Elle est là, elle trifouille. Elle cherche, elle cherche. Si, si, monsieur, quand elles sont enragées, elles cherchent quand même! Elle est là, elle cherche, elle cherche ... Pan !!! Elle tombe sur mon code! Il faut encore qu'elle imite la voix d'un gars que je connais. Sinon, je n'ouvre pas, moi! Bon ... J'étais un petit peu bourré la veille, je n'ai pas bien dormi, ce n'est pas ça la question. J'ouvre! Il faut qu'elle pousse la porte ...  Dis donc, c'est grand comme ça, une chauve-souris ... Bon mais admettons, elle arrive à pousser la porte. Ben, vous n'allez quand même pas me dire qu'elle va monter les cinq étages à pied, comme ça sans se faire repérer par quelqu'un. Non, je n'y crois pas, je n'y crois pas! Honnêtement, je n'y crois pas! ... Bon ! Elle arrive sur le palier. Qu'est-ce qui prouve qu'elle va frapper à MA porte? Il y a quatre appartements sur le palier ... Bon! Elle frappe à ma porte. Bon, je n'ai pas de pot jusqu'à maintenant, hein? Parce que là, manifestement, c'est moi qu'elle veut mordre. Ben là, elle me choisit dans l'immeuble, elle ne veut plus mordre personne d'autre: c'est moi!!! Bon! Je vais jusqu'au bout, j'ouvre! Qu'est-ce qui prouve qu'elle va me sauter tout de suite à la gorge pour me mordre? Dis donc? Elle n'est pas un petit peu fatiguée, cette chauve-souris, depuis tout ce qu'elle a fait tout à l'heure? Elle a peut-être soif? Bon, ben, moi, je l'installe dans la banquette. Je fais mine d'aller chercher un verre d'eau dans la cuisine. Qu'est-ce qui m'empêche de revenir avec un fusil? Ben, alors, parce qu'elle ne se méfie pas ... C'est quand même qu'une bête, hein! Alors je lui tire dessus, même si je la loupe, eh ben, elle a peur, et puis elle s'envole par la fenêtre. Alors, qu'il arrête l'autre avec ses chauves-souris, là. En plus, il est dangereux ce mec là, hein? Imagine que j'ai un copain qui vient chez moi déguisé en chauve-souris pour me faire rigoler. Eh ben, je lui tire dessus!!! Parfaitement!!! J'ai des copains qui viennent chez moi déguisés en chauve-souris ... pour me faire rigoler. Alors qu'il arrête l'autre, là avec ses chauves-souris, hein...
J'ai PEUR des chauves-souris!!!
 
 
 
Les expressions
 



Nous, on se souhaite "bon appétit". C'est vrai, nous, on a à manger dans l'assiette. Si on est venu à table, c'est sûrement parce qu'on avait faim et alors il reste une vieille angoisse qui plane sur nos tables à nous, c'est : "Est-ce qu'on va avoir de l'appétit?" Ça, ça nous fout les jetons! Alors on s'encourage les uns les autres : "Allez, bon appétit !" On y croit, on se bat! On ne va pas se laisser emmerder par une blanquette de veau, tu vois. Parce que, d'accord, on a eu de l'appétit ce matin, on en a eu à midi mais ce soir ... on n'est pas à l'abri ! Ça, on fouette avec l'appétit. C'est marrant, ça, les expressions. Il y en a plein d'autres d'ailleurs, je vous en donne une paire. Vous vous pointez au resto avec un copain, par exemple. Vous arrivez, le garçon, il vient vous accueillir. Il dit : "C'est pour dîner ? " Non, c'est pour faire un tennis, connard! Vous avez des cours de libres, non ? Non, ben alors on va dîner à ce moment-là. Après il insiste, il dit: "Deux couverts?" Non, mon pote, il va manger avec ses doigts et puis je lui passerai la fourchette de temps en temps, connard! Attention, attention, des fois, c'est le client qui est con quand même. Des fois le client, il prend le menu et il dit: " Il est frais, votre poisson?" Non, il est pourri depuis 4 jours mais on va essayer de le fourguer quand même! C'est le jeu! Tout ça, je vous le donne, vous pouvez le ramener chez vous, je vous le donne. Cadeau! Tiens, un autre exemple, vous êtes invité à une soirée chez quelqu'un. Vous arrivez, la maîtresse de maison, elle vient, elle ouvre la porte et elle fait: "Ah c'est vous ?" Parce que déjà, si ça n'avait pas été toi, elle n'aurait peut-être pas ouvert. Alors toi, tu as amené un bouquet pour être poli et là, dès qu'elle voit le bouquet, elle se met à hurler à la mort, elle fait: "Ooooooh! Des fleurs!" Parce que d'habitude on doit lui offrir des carottes râpées ou des boulons ou des roues de bagnoles. Donc là, elle est vachement étonnée, c'est des fleurs. On ne lui avait encore jamais fait le coup, tu vois. Alors tu rentres quand même et puis là à gauche tu as les chambres à coucher, à droite, tu as la cuisine et puis devant tu as une pièce pleine d'invités. Et là elle croit bon d'ajouter: "C'est par là!" Pour le cas où tu aurais voulu aller dormir une heure ou deux avant ou si tu voulais aller faire un peu de vaisselle avant. Alors après elle insiste, elle dit: "Si vous voulez bien me suivre".  Un peu que je veux la suivre! Je ne me suis pas tapé deux heures d'embouteillages dans Paris pour craquer à 3 mètres du bol de sangria quand même! Alors il y a pire parce que, une fois à l'intérieur, tu rencontres un copain qui te dit: "Ah, tu as été invité aussi?" Non,  j'ai cassé un carreau pour rentrer, connard! Et entre nous, si j'étais venu pour recoller la moquette, tu crois que j'aurais mis un smoking. Il y en a plein, tout ça je vous le donne. Cadeau! Et tiens, encore quelques autres parce que j'en trouve une tous les soirs en ce moment. C'est facile! Tu rencontres un copain dans la rue, il te dit: "Tiens, tu as été chez le coiffeur?" Non, non, ils sont tombés tous seuls cette nuit! Ou alors: "Tiens, tu es rentré de vacances?" Non, tu vois bien que j'y suis encore, connard! Il y a aussi le fameux "Faites comme chez vous" et bien ça va être un beau bordel dans cinq minutes, je te le dis. Et c'est même  dangereux parce que l'autre jour, je suis rentré dans une boulangerie. Je dis: "Bonjour, madame, est-ce que vous avez des grosses miches?" Et bien, elle m'a mis un pain dans la gueule.

 



 

1 commentaire:

  1. À se bidonner ! J’aurais du mal à choisir entre l’attaque de la chauve-souris furax et les lapalissades et questions idiotes que l’on pose tous histoire de ne pas la boucler. Certes, il vaut mieux savoir se taire que de parler pour ne rien dire! Mais comment faire ? À ne pas manquer dans « Au stade de France » l’histoire du serpent increvable en train de niquer.
    Merci encore.

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